Le fruit de notre voyage...

dimanche 29 novembre 2009


...un bébé du Ladakh!

Il y a des instants, lieux dans la vie qui nous poussent a changer, a grandir, a mûrir, a prendre la responsabilité d'être heureux seul, en couple ... Ce voyage a été un passage, moment important, crucial pour nous ... comme cette grossesse!

Certaines choses resteront ancrées dans nos cœurs et nos esprits pour toujours - les nombreux paysages extraordinaires, les rires, les aventures, les cultures vibrantes et intenses, mais il y aura toujours un endroit spécial, quelque part en Inde, loin loin dans le Nord .... des sommets neigeux , une clarte amplifiée par le cristal du soleil, des plaines arides parsemées dans paysage lunaire, des gorges profondes et une aura de grandeur ... un petit clandestin a décidé de revenir avec nous du Ladakh et de nous emmener faire un autre voyage. Devenir parents!

Un voyage qui nous esperons...nous aidera à nous écouter, a enrichir nos vies, un sentiment de connexion où la communication passe par le silence ou par contact physique. Un voyage qui nous oblige a nous recentrer, nous laisser aller, a vivre cette expérience et a elargir nos horizons dans toutes sortes de directions ...

Concevoir, porter au cours de ces longs mois un bébé, le voir venir à la vie est probablement l'une des aventures les plus profondes et belles qui peut être vécue... après ce merveilleux voyage autour du monde.

Prochain arrêt: Mars, Londres, lorsque nous serons trois!

Derniers Jours du Voyage



28/06
Il est 5h et nous nous reveillons le coeur douloureux. Le soleil se leve au dessus des Himalayas dans une symphonie de pourpre et de rose. On dirait que le ciel nous fait ses au revoirs en beaute. Nous quittons Leh pour Delhi ce matin. Nous sommes excites mais aussi tres tristes de laisser cet endroit magique qui nous a tant plu.
Notre hote s'est meme levee pour nous apporter du chai et nous dire au revoir. Nous en sommes tres touches. Nous fermons nos sacs en buvant notre the et disons adieu a notre superbe paisible chambre, puis montons dans notre taxi. Le voyage est silencieux, regardant les montagnes et les routes qui serpentent au loin, au travers de la vitre. Leh est paisible, calme et desertee, les magasins sont fermes, comme en deuil, la ville s'estompe, s'efface, au loin. De nouvelles aventures nous attendent, Delhi est proche, ainsi que la fin de ce voyage. Nous essayons de ne pas trop y penser mais c'est bien la. Nous sommes tous les deux tres emus et nos yeux parlent pour nous. Nous passons devant les enormes camps militaires, cela nous rappelle nos echappees en moto, suivant les camions de soldats qui riaient et nous faisaient des signes de la main... Nous arrivons a l'aeroport, nous passons les enregistrements et differents controles de securite avec nos nombreux bagages. Puis nous attendons notre avion, dans cet aeroport decrepit. Nous avons finalement decide de voler afin de pouvoir rester a Leh plus longtemps et d'eviter un horrible voyage de trois jours en bus au travers des montagnes jusqu'a Delhi. Notre empreinte carbone devient desastreuse mais nous voulons faire des choses sur Delhi qui ne peuvent pas attendre.
Par un pur hasard nous obtenons encore un surclassement pour ce vol... le vol ne dure qu'une heure et demie mais nous volons en premiere classe!!!! Plein de place pour les jambes et des sieges deux fois plus larges que la normale...cocooning..Nous decollons et quelques minutes plus tard nous admirons les Himalayas d'un autre point de vue...des vertes vallees entre ces pics dantesques et aceres, quelques nuages perces de rocs pointus blancs...puis les montagnes reduisent pour laisser place a de plus larges vallees se couvrant lentement de verdure. Enfin, les Himalayas disparaissent dans un chute verticale et vertigineuse et se melent aux plaines arides...le paysage vu des hublots de notre petit avion est absolument superbe...J'essaye de prendre quelques photos, Val s'endort doucement dans son siege confortable. Quelques batiments apparaissent et le gigantisme de Delhi se devoile...
Nous atterissons. Nous savions que la mousson etait proche, il est encore tot et il fait peut-etre deja 40 degres...et un peu plus humide qu'il y a deux mois. La mousson arrive. Les trois prochains jours vont etre CHAUDS!!! Nous prenons nos sacs et nous dirigeons vers Pahar Ganj dans un taxi que nous partageons avec un Hongrois specialise dans la restauration de monasteres buddhistes. Nous trouvons un petit hotel pas cher mais qui a la climatisation, dans une allee hors du bazar. L'endroit est tranquille car hors du poussiereux chaos et bien plus baigne d'atmosphere. De nombreux indiens vivent ici et il y a moins de touristes que sur l'artere principale. Les gargottes ne sont frequentees que par des locaux, de nombreuses echoppes de chai et des magasins 'de tous les jours' (pas de 'souvenirs' ici). Nous nous reposons un peu puis partons visiter quelques boutiques, parlons aux boutiquiers, vendeurs de rue ou tout simplement aux gens qui nous sourient.
Nous partons ensuite vers des zones plus excentrees en bordure de Delhi pur essayer de denicher des meubles...mais nous sommes dimanche et beaucoup de magasins sont fermes. Nous visitons le village de Hauz Khas a proximite d'une banlieue aisee et d'autres marches colores. D'un coup le ciel se dechaine dans une tempete melant vent et pluie...nous sommes a nouveau trempes, mais grace a la chaleur (un peu moins etouffante maintenant) nous sechons tres vite. Nous rentrons ensuite en faisant une halte dans un emporium (une grande galerie d'etat) a proximite de Connaught Place. Nous rentrons au bazar en marchant. Nous voulons nous impregner le plus possible de la chaleur et gentillesse des gens, leur interet et leur curiosite, leur vision de la vie, leur folie aussi pendant ces derniers jours. Nous marchons et sourions a tous les gens qui passent (qui nous le rendent). Nous achetons quelques babioles et decouvrons d'autres parties du bazar que nous ne connaissions pas. En fin de balade, nous tombons sur une ceremonie tenue en plein milieu de la ruelle. Des femmes font des offrandes aux dieux, des bougies, des lampes a huile, des fleurs, encore, partout presentes, pour demander la protection d'un nouveau-ne. Un peu plus tard, nous partons diner dans une gargotte locale que nous avions decouvert la dernier fois. Les gamins (ados) de la cuisine se rappellent de nous et nous nous marrons avec eux car ils font les clowns des que le boss tourne le dos...et nous allons nous coucher...nous nous levons encore tot demain: nous allons voir le Taj Mahal!!!!

29/06
Notre train est a 6h donc cette fois c'est nous qui reveillons les poules! Il a plu toute la nuit. Le bazar est une vraie pataugeoire, un concert de flaques et de boue...Nous slalomons pour eviter les pieges...mais a cette heure le bazar est vide, donc nous avons de la place pour manoeuvrer. La gare de New Delhi est deja grouillante de businessmen, de vacanciers, de pauvres, certains dormant encore par terre, d'autres ayant probablement fait la queue toute la nuit pour acheter des billets de seconde classe non reservables pour n'importe ou... Nous trouvons notre train qui nous emmenera vers Agra et son legendaire Taj Mahal. Nous prenons place a bord parmi de nombreux indiens qui font le voyage en une journee comme nous. Deux heures plus tard, apres un petit dejeuner tres copieux (inclus dans le prix du billet), nous arrivons a la gare de la ville la plus visitee du pays. Des hordes de rabatteurs et de chauffeurs de taxi et rickshaws desesperes attendent dehors et sautent sur les nouveaux arrivants, qu'ils soient indiens ou non. Nous tentons de rejoindre la cabane des taxis officiels mais sommes secouru par un couple de jeunes allemands qui vont aussi au Taj. Cela fait deja un moment qu'ils negocient et cherchent a partager un taxi. La course ne sera pas chere!!! C'est la basse saison maintenant et il n'y a pas tant de touristes a cause de la chaleur etouffante. Beaucoup de chauffeurs ne feront pas de course aujourd'hui, et de facon tres surprenante ils marchandent entre eux...c'est de la folie pure et simple, ils se hurlent dessus et les prix continuent de tomber...c'est vraiment derangeant...nous commenceons a penser qu'ils ne couvrirons meme pas leur depenses...alors nous prenons le plus sympa d'entre eux mais pas le moins cher. Le Taj Mahal est a quelques kilometres d'ici et le taxi nous emmene a la porte Ouest, a la peripherie des murs exterieurs. Une nuee de vendeurs de rue viennent nous voir pour nous vendre une boite en bois, un serpent en plastique, des piles ou encore des choses tres utiles comme des ampoules electriques (?!) ou des pneus de velo! Nous achetons nos tres couteux tickets d'entree pour les standards indiens. Mais nous sommes au Taj Mahal, non? Nous progressons vers la porte de la premiere enceinte, ou nous sommes scrupuleusement fouilles par les gardes. J'y laisse meme mon journal! Nous avancons le long des murs de pierre rouge vers les jardins. Nos coeurs battent plus vite, le moment est magique, et le magnifique mausolee de marbre blanc se devoile doucement sous nos yeux. L'experience est theatrale, une sorte de mouvement de rideaux crees par les murs et le porche de la porte gigantesque, la splendeur laiteuse se decouvre devant nous...les yeux ecarquilles, nous retenons notre souffle. Le moment est magique. Comme des millions (des milliards?) d'autre gens, nous l'avons tous vu dans des livres, sur des cartes postales, a la tele, au cinema...le Taj Mahal fait partie de notre heritage mondial et un des monuments les plus connus sur cette terre...et il est devant nous...juste la...je ne sais pas trop quoi penser ou ressentir...ce reve de gosse s'est realise et depuis longtemps, depuis que je sais que je viendrais ici j'avais peur que le mythe s'effrite, fonde devant mes yeux comme de la neige sous la chaleur etouffante...peur d'etre decu qu'il ne soit pas aussi beau que je l'aurais espere, ou tout simplement que le reve devienne realite, que le desir soit assouvi. Mais rien de tout cela...le Taj Mahal est VRAIMENT une splendeur!!!!
Nous marchons dans les jardins et autour du mausolee construit en 1653 (il aura fallu 22 ans et des milliers d'artisans pour le construire) par l'empereur Moghol Shah Janhan en memoire de femme defunte, Mumtaz Mahal. Il est dit que l'empereur fut si triste a sa mort que l'empereur cherchat un architecte qui pourrait comprendre sa vision d'amour desespere, trouva le meilleur architect perse, et tua sa femme afin qu'il puisse ressentir la douleur de la perte de l'etre aime et puisse construire le plus beau temoignage d'amour jamais realise. Le mausolee est entierement fait de marbre blanc incruste de pierres semi-precieuses. Nous prenons des photos et continuons la balade au milieu des magnifiques jardins et marchons vers le monument.Il est bien plus grand et bien plus large que je l'avais pense et nous comprenons pourquoi il a fallu si longtemps pour le construire. Nous sommes vraiment frappes par la beaute de l'endroit, les proportions, la symetrie, la precision et la perfection. L'oeuvre est impressionnante, les incrustations superbes, une beaute de fluidite et de mouvement...nous tombons sous le charme... La chambre funeraire est sensationnelle, enouvante, la finesse des 'dentelles' des plaques de marbre qui entoure la tombe. Les plafonds, sols, murs, le dome...tout est de marbre et absolument splendide. Nous sommes tellement heureux d'etre ici... Nous marchons enfin autour du batiment et decouvrons les mosquees qui le flanquent, nous observons (et sommes observes!!) les nombreux touristes locaux, certains dans des vetements modernes, d'autres dans des robes traditionelles et saris...tout cela donne une impression de temps suspendu. Nous nous posons un moment et regardons le Taj, en etant observes par beaucoup d'indiens...
Mais Agra a d'autres joyaux donc nous nous mettons en route en rickshaw et allons visiter le Fort Rouge, a quelques kilometres de la. Le fort est l'un des plus importants complexes d'Inde, fait de nombreux batiments et jardins. Ses fondations remontent au 11eme siecle mais il a prit ses formes actuelles sous l'empereur Moghol Shah Jahan, encore lui. Le fort est pricipalement fait de gres rouge mais aussi de marbre blanc incruste et meme parfois d'or. L'empereur fut, a un moment de l'histoire, emprisonne par son fils, et un palace de marbre blanc fut construit dans l'enceinte du fort afin que l'empereur puisse toujours voir le mausolee de sa femme. L'ensemble est magnifique, les jardins tres bien entretenus et le fort soleil qui se reflechit sur les surfaces blanches nous aveugle malgre les lunettes de soleil! Nous passons un long moment ici aussi a nous balader...La journee passe tres vite et nous partons vers une autre destination: le 'Bebe Taj' (la Tombe de I'timād-ud-Daulah de son vrai nom!). C'est un autre mausolee, en fait plus vieux que le Taj Mahal et il est dit qu'il en fut partiellement l'inspiration.
Nous prenons un nouveau rickshaw pour nous y rendre. C'est loin mais cela en vaut vraiment la peine. En chemin, nous voyons des marches aux milles couleurs, la foule, la vie locale...il y a peu de touristes par ici car le mausolee est tres excentre et les gens ne vont quasiment voir que le Taj Mahal et le Fort Rouge. Nous sommes aussi les temoins d'un systeme ronge par la corruption: un policier qui garde un pont prend des bakshishs aux vehicules motorises qui veulent l'emprunter. Mais pas directement!! Il a un receveur assis non loin de la qui agit en intermediaire...il est hors de question que l'on voit le policier recevoir l'argent directement! Le riskshaw roule ensuite au milieu du trafic dense, des motos sont si chargees qu'elles prennent les trois quarts de la route, d'autres rickshaw ayant dix passagers...chere vieille Inde intense....nous arrivons au monument.
Val et moi aimons vraiment cet endroit, c'est presque vide, il doit y avoir quatre autres touristes, nous....et des singes! Le mausolee n'est pas aussi gros que le Taj Mahal mais le marbre incruste est tres largement utilise ici...et il tourne au rouge avec le soleil declinant. Le marbre est sculpte a l'interieur mais aussi a l'exterieur. Les murs internes sont couverts de fresques magnifiques aisi que les marbres du sol. Dans une des ailes, des artisants restaurent les murs en fabricant les incrustations manuellement avec des outils d'epoque. Leurs peres, les peres de leurs peres travaillaient de la meme facon. Nous nous sentons privilegies de partager un tel moment avec eux. Nous nous posons et attendons le debut du coucher du soleil. Le temps s'ecoule a toute allure et nous devons retrouver notre rickshaw pour le retour vers la gare. Nous lui demandons de nous deposer dans une taverne sur le chemin et dinons rapidement avant de reprendre le train. Nous lisons un peu puis decidons de marcher vers la gare...mais elle est dix fois plus loin que ce que l'on nous a dit!!!! Nous devons prendre un cyclo-pousse a la volee! Apres quelques sueurs froides, nous arrivons sur le quai ou nous retrouvons nos jeunes allemands. Des gamins des rues mendient, certains aggressivement, d'autres pas, des (gravement) invalides se trainent a terre...la gare de Agra Cantonment est un vrai theatre de la misere indienne...Apres un moment (il est maintenant 21h) les gamins errants se rassemblent en bas des escaliers, un policier leur donne du baton...quelques minutes plus tard un homme en costume et Panama montre son nez...tous les gamins lui tendent les paumes de main...et il leur prend les quelques roupies gagnees pendant la journee. Ceux qui ont suffisament amasse mangeront ce soir, les autres devront mendier plus longtemps....nous nous regardons avec notre ami allemand et sommes tres pres d'aller avoir une 'conversation d'adulte' avec ce gars la...mais qu'en sera-t-il des gamins?...Nous nous sentons completement impuissants...
Notre train arrive finalement en gare (tres en retard) et nous ramene a Delhi. Le bazar est maintenant ferme et nous allons rapidement diner dans notre petite gargotte. La journee fut longue et chargees d'emotions et nous sommes assez fatigues...nous nous couchons rapidement.

30/06
C'est notre dernier jour ici en Inde, et c'est également la dernière étape avant notre destination finale, back in London ...
Nous avons décidé que nous passerons notre dernière journée a combiner l'excitation du shopping mais aussi la tristesse de notre dernier jour. La tâche semble difficile car nous sommes plutôt inquiets a l'idee des prochains jours...cette partie incroyable de notre vie tire à sa fin ... alors ... nous avons decide d'aller faire des courses, de trouver des souvenirs mémorables de notre voyage ici ... une mission ...
Nous prenons un pousse-pousse pour le village de Sunder Nagar. Des gens nous ont recommander ce lieu pour trouver du mobilier antique. Il est situé dans une zone très luxueuse avec de belles villas gardees et clôturées ... Mais il n'ya pas de magasin de meubles ici, juste des petites echoppes, nous nous balladons, a faire du lèche-vitrines dans quelques petites boutiques de vieilleries diverses de toute l'Inde. A l'intérieur de ces petits commerces, c'est une symphonie de bijoux dits anciens, de faux, reproductions d'objets tribaux divers et varies, de veritables pièces d'art ethnique et d'autres choses... Avant de repartir, nous entrons dans une boutique tenue par un gars sikh, Singh. Cette courte escale se transforme en un véritable moment-événement! Nous regardions juste quelques vielles affiches de cinéma Indien et nous finissons par parler bols chantants tibétains et thérapie par le son avec lui ...une longue discussion s'instaure, assis dans la boutique...avec un autre couple, nous commençons à expérimenter la résonance bénéfique du chant des bols sur nos têtes, l'un après l'autre. Nous passons environ une heure au calme .... repartons avec notre bol!!! C'est un achat assez specialo pour nous, un hasard, nous en avions vu tant dans le Nord de l'Inde, celui-ci a un beau son, unique, doux et pur ... Nous sommes très heureux de cette trouvaille ... Puis, suivant une recommendation de Mr Singh, nous partons en taxi vers Sharma Farm à la périphérie de la ville. Après plus d'une heure de route, nous arrivons dans une vaste zone avec plusieurs entrepôts ... remplis d'antiquités ...!! La plupart pas encore restaurees! Nous marchons à travers les ruelles, les entrepots, regardons a gauche, a droite à la recherche de la pièce, du souvenir precieux... Nous pourrions fournir une maison entière avec ce qu'ils ont à offrir: chaises, tables, tables basses, des portes, des porches en bois venant de palais, des armoires, des chandeliers, des lits, des tapis, des bancs de jardin et ainsi de suite ... Cet endroit est absolument fantastique ... Nous continuons a farfouiller, esperant trouver ce que nous voulons ... puis après un long moment, nous denichons un plateau de char a buffle que nous voulons transformer en table basse ... un gros travail mais les artisans locaux peuvent le faire...nous aimons sa forme et son look ... puis nous continuons notre recherche ... après de nombreuses idées et conversations avec la vendeuse, nous nous arretons sur une paire de belles portes en bois ... elles deviendront notre table à manger ...
Après de nombreuses conversations (et des négociations intenses), nous concluons nos affaires et retournons sur Delhi. Nous avons passé environ 4 heures dans l'entrepôt et il se fait tard. Nous prenons notre taxi pour rentrer (nous lui avions demandé de nous attendre) à Pahar Ganj, mais le ciel a complètement change de couleur. C'est tout noir, et les nuages sont super epais. Sur l'autoroute, le deluge s'abat sur nous, il dechire le ciel de loin ... un vrai cataclysme, il semble que l'ocean tombe du ciel ... nous ne voyons pas grand chose et, soudain, notre taxi se noie: un camion en passant nous eclabouse et la flaque d'eau innonde la petite voiture, nous sommes treempes, la voiture sous une vague géante ... un tsunami qui casse le moteur à tirer et des éclaboussures de boue partout sur nous, la fenetre etait bien sur ouverte pour supporter les 40 degres!! Nous éclatons de rire malgré l'inconfort ... mais la voiture ne démarre plus ... le moteur est inondé. Après avoir attendu pendant un certain temps sur l'autoroute le chauffeur appelle un autre taxi pour venir nous chercher. 20 minutes plus tard notre nouveau arrive. Nous sommes un peu trempés mais tant pis, il fait environ 45 degrés maintenant là et nous allons vite secher.
Le Bazar esttres boueux comme un champ de bataille a Verdun, au milieu de l'automne ... nous essayons de marcher soigneusement, d'eviter les flaques d'eau, slalomons entre les plaques, la boue et les divers obstacles...et puis soudainement, une vision inattendue, au milieu de la terre brune et luisante , un homme vêtu de blanc et d'or sur un cheval blanc qui défile comme un prince, une sorte de vision hallucinée etdes bruits de tambour ... Le marié et sa famille vont chercher la future épouse! Le dernier jour de notre 'lune de miel' nous assistons à un beau mariage traditionnel indien dans un des quartiers les plus pauvres et les plus sales de Delhi ... un flash de souvenir passe entre nous ... A la hate, je sors mon appareil photo et tourne une courte video de la scène ... Nous rentrons à l'hôtel, nous reposer un peu et décidon d'aller de nouveau manger et profiter de nos derniers moments dans le bazar. Nous errons dans les ruelles sombres et profitons de la vue, scenes de la vie d'ici, la boutique du coiffeur qui reste ouverte tard dans la nuit, la cuisine du restaurant du coin, les cuisiniers moites qui s'agitent a faire des chapatis et autre delices locaux, le joaillier qui grave ses bracelets de cuivre, le repasseur qui repasse a la lumière d'une bougie en pleine rue, les temples eclaires par une réglette néon blafarde, les confiseurs, etc .. quelques sombres figures marchent autour de nous dans les ruelles mal éclairées ...des chiens errants émergent de nulle part et disparaissent dans les ruelles ... Nous vivons un moment très atmosphérique ... intense, significatif et méditatif ... Nous arrivons efin à notre restaurant local, les enfants sont toujours là, jouant avec nous et de nouveau l'appareil photo en main, je saisis ces instants... ils sont drôles .. . Nous en avons bien besoin sur notre dernière nuit ... après un super repas de dahl nous patons boire notre dernier chai ... nous nous balladons à travers la circulation des pousse-pousse, un livreur avec d'enormes cubes de glace (il fait 35 degres!!) sur son porte-vélos, le pousse-pousse est tellement charge qu'il ressemble à un éléphant! Des vaches mangent les ordures, des mendiants errent, la foule encore et toujours...nous rencontrons «Shiva», un jeune homme portant un t-shirt de Bob Marley qui veut juste savoir d'où nous venons et que je prenne une photo de lui afin nous pouvons nous souvenir de lui et de Delhi, echange de sourire ...Nous nous souviendrons de Delhi, de cette ambiance si particuliere et si atmospherique...Nous sommes maintenant assis sur le perron de l'hôtel et regardons la vie passer devant nous ... Nous ne parlons pas beaucoup en ce moment, nos gorges sont serrées, les yeux humides ... Cela fait six mois, nous avons été loin, tres loin... comment va être notre retour? Nous allons nous coucher et revons encore a toutes ces expériences ...

31/07
On se lève et finissons nos bagages. Je commande un thé , essaie de rester calme ce matin et nous nous acheminons vers l'aéroport. Le vol semble très long et nous sommes tristes ... nous regardons un film ou deux ou trois, pleurons, mangeons, dormons un peu ...
Nous arrivons a Heathrow, tout cela semble surréaliste ...peu de baroudeurs ici, nous nous sentons un peu parias, a l'ecart... tout est si moderne, élégant, les gens sont sombres .... même ceux qui viennent de rentrer de vacances ont l'air malheureux ... heureusement, le ciel est bleu et il fait presque chaud ici ... autour de 30 ... c'est encore 15 degrés de moins que ce matin, mais au moins il ne pleut pas sur Londres ... Nous apercevons enfin un visage familier dans le coin ... Bertrand est là, venu nous accueillir ... un beau geste de nos chers amis, le choc sera plus doux... Nous roulons à travers Londres, regardons tous ces endroits familiers, on parle, on discute des derniers jours, de la vie ici... Pour nous accueillir Sandra a préparé un confit de canard ... un de nos plats préférés et du gateau!! Merci encore pour ces attentions ... papotons, papotons puis allons au lit...
Demain, nous allons retrouver notre vie, un univers familier, notre environnement mais c'est à nous de le rendre différent, après tous ces mois à explorer, a découvrir, a aimer, a rire (voir: le tabagisme), haïr, jouir, pleurer, randonner, surfer (wooosh), trekker, haleter (de respiration difficile), plonger (les belles bulles de l'ocean, a voler (vilaine empreinte carbone), ramper (ne me souviens plus trop bien decelui-ci), a nager (35 degrés dans la mer, anyone?), a manger (je pourrais manger le monde mais le Vietnam sera suffisant !!!), boire et s'enivrer (je témoigne, vous pouvez trouver de la bière partout), fumer (pas tellement), a conduire, rouler (trop?), a mediter, leviter (voir: fumer), a faire du yoga, a prendre des photos (aie, mon index me fait mal), a chanter (la-laa-la, om, om ...), dessiner, discuter (voir: boire), et pour les deux derniers, s'il vous plaît, lisez LE BLOG: rever et vivre...

Leh - Derniers Jours

jeudi 9 juillet 2009


25/06
Nous passons la journée a faire du shopping et de la marche autour de Leh. Nous achetons une belle petite table et des châles de la région. Pas grand chose à dire aujourd'hui, les magasins sont remplis, les routes cahrgees, il y a de plus en plus de touristes (indiens et étrangers) qui tentent d'échapper à la chaleur des plaines. Nous marchons le long des rues et des ruelles et l'ete se fait de plus en plus sentir... Interessant... Bientôt, nous allons retourner en Europe... Comment ce sera? Nous sommes tous les deux anxieux et heureux en même temps... beaucoup de choses ont été lancées en l'air au cours de ce voyage... On tombe sur Lisette et Matteo, sympa de les voir, ca fait un moment depuis Manali, nous prenons rendez-vous pour demain, beaucoup d'histoires à partager!
Pour dîner, nous nous réunissons avec nos amis italiens et un beau couple indien de Delhi, soiree tres sympa, a discuter, partager et nous amuser! Nos amis partent demain pour Srinagar et c'est l'heure des au revoirs... jusqu'à l'Europe!

26/06
Aujourd'hui, nous avons louer une moto pour aller à Kardung La, le plus haut col du monde (5602 mètres), un étonnant voyage sur la route carrossable la plus haute du monde!! La route passe à travers des canyons, des rochers, le sable du désert, des pics vêtus de neige ... le voyage est enjouable jusqu'à ce que nous atteignions les derniers kilomètres avant le col, nous sommes maintenant à la lutte contre les éléments et la route est tellement mauvaise, des trous, des bosses, des torrents traversent la route... Mes fesses souffrent à l'arrière de la moto et Fab prend tant de soin à éviter les bosses... L'enroit est si isolé et si froid, et de temps à autre, par miracle, nous rencontrons des travailleurs sur la route, détruisant les rochers au marteau ou a la masse pour la construction de la route... ici au milieu de nulle part... tellement bizarre! Apparemment, nous avons besoin d'un permis pour cette zone, mais jamais, aux points de contrôle, et personne ne nous arrête: bon! Les points de vue sur la vallée de Leh sont impressionnants, on peut voir les champs cultivés, les petites maisons... nous continuons a monter toujours pls haut... Chose amusante, nous ne souffrons pas du mal d'altitude aujourd'hui! Nous atteignons finalement le col, rien de spécial, mais le point de vue, une base militaire, un petit temple, beaucoup de neige... et c'est tout!!! Mais c'est sympa d'être si haut et si près du sommet du monde! Nous admirons le paysage, prenons quelques photos avant d'entamer la descente, lentement, jusqu'à ce que nous rejoignions Leh. Apres un déjeuner rapide nous décidons d'aller visiter Stakna, un monastère à 20 kilomètres de la ville. Un autre trajet, pas tellement agréable car il y a beaucoup de camions militaires tres polluants devant nous... Nous traversons la vallée de l'Indus, d'un petit pont entièrement décoré par des drapeaux de prières flottants au vent qui souffle fort puis arrivons au momastere. Nous visiter le Gompa, les peintures sont relativement nouvelles, d'autres sont effrayantes, certaines divinités horribles, les bouddhas semblent très chinois, c'est le nouveau style... On regarde autour, prenons une petite route cahoteuse, par de petits villages, jusqu'à ce que nous prenions le chemin du retour à Leh, les montagnes sont d'or et de feu sous le coucher du soleil... Nous oublions presuqe notre fatigue et les chaos de la route! Court repos puis nous nous réunissons avec nos amis de Manali pour des belles retrouvailles et un repas tibétain. Nous ecoutons leurs histoires, tout le monde semble avoir eu des aventures en Inde, le conducteur fou et drogué, la retraite de méditation, la rando... etc etc ..

Le Lac de Pangong


23/06
Nous avons réservé une jeep avec nos amis italiens de la rando et notre ami suisse pour aller au lac de Pangong, un lac d'altitude, en fait le plus grand lac d'eau salée en Asie. C'est assez loin, 5-6 heures de jeep sur un chemin de terre cahoteux, fouet vertigineux, mais le voyage est étonnant, à travers des villages pittoresques. Nous devons tous avoir un permis car ces zones sont strictement limitées par les militaires, et très peu sont ouvertes aux étrangers... Premier point de contrôle: nous nous rendons compte de notre guide a fait une erreur sur notre permis et a oublié d'ajouter Gloria, mais au lieu, il met le nom de Vincenzo deux fois... Nous passons une demi-heure à essayer d'expliquer à un militaire très étroit d'esprit, qui ne parlent anglais, il ne pige rien! Il ne peut pas voir le numéro du passeport Gloria sur le permis et nous ne pouvons pas passer et partir... Nous essayons tout, de lui expliquer lentement, avec le sourire, Gloria finit, dans moment d'exasperation, par perdre patience, et lui hurle dessus!!! Nous essayons de lui demander de nous laisser passer, que nous cacherons Gloria sous le siège pour les deux prochains points de contrôle: 4 passeports, 4 permis et seulement 4 étrangers... la cinquième sera clandestine sous le siège... il n'est pas impressionné! Enfin, après quelques appels téléphoniques, il décide de nous permettre de passer, mais garde le permis de conduire du conducteur jusqu'à ce que nous reviendrons demain... alors nous devons cacher Gloria sous le siège aux prochains points de contrôle! La joie des militaires de l'Inde! Nous continuons, rions à ce moment de folie et l'atmosphère est agréable dans la voiture, même notre chauffeur éclate de rire! Nous roulons toujours plus, passons deux points de contrôle, Gloria clandestine sous les sacs et les manteaux jusqu'à atteindre la haute montagne...
La neige, les glaciers, les sommets, des chevaux sauvages dans les vallées cultivées, loin de nous, des stupas partout, nous atteignons finalement le col: le Chang La (5360 mètres), le passage au-dessus de la chaine de montagne du Ladakh et le troisième plus haut col du monde! Une forte présence militaire sur le col, nous nous arrêtons pour un thé et toilette, je me sens un peu étourdie et 'high', l'altitude se fait sentir quelque peu... J'ai décrochée du paysage, des gens autour...un sentiment bizarre... je retourne dans la jeep pour attendre mes compagnons de voyage, je cherche à communiquer avec notre conducteur, mais son anglais se resume a oui et non, ca sera difficile, mais nous parviendrons toujours à un échange un peu au cours de ces deux jours. Les vues sont à couper le souffle, un panorama magnififque sur les cimes enneigees, des montagnes rocailleuses, arides, des dunes de sable. Je pense au Ladakh comme un nom, il vient de La-Tags en tibétain, le pays des La, la terre des hautes montagnes, le pays des cols... tellement vrai, ici, maintenant. Nous montons toujours, la route est encore pire maintenant, harchi chaotique, je suis heureus d'etre assise à l'avant... quelle variété de paysages, arides et sauvages terrains, puis de belles prairies alors plus souvent nus et les sommets des montagnes. Si spectaculaire, nous nous arrêtons pour observer des marmottes, puis pour manger dans le dernier village avant le lac, un petit village...et une soupe de nouilles pour le déjeuner avant de faire les derniers 35 kms qui nous prennent 1 heure et demie! Une folle route de montagne, la lenteur des lacets sur les montagnes, on voit soudain des ravins, loin les pics de montagne, les rochers nus parsemes de moutons, nous apercevons finalement le lac: incroyable! Pangong aux eaux pourpre-bleu-vert, les couleurs sont vraiment incroyables, l'eau incroyablement claire, entourees des montagnes majestueuses... Nous nous arrêtons au début, goutons l'eau, un peu froide et salee et prendre de nombreuses photos... c'est vraiment spectaculaire, les montagnes sont solides, mais le lac est scintillant, c'est pratiquement une mer intérieure, car il est long de 150kms et de 2 à 10 kms de large. Deux tiers sont en Chine (Tibet occupé) et nous ne sommes pas autorisés à aller plus loin que le petit village de Spanmik, le point le plus loin autorise aux etrangers...
Une horrible guerre entre la Chine et l'Inde s'est passé ici en 1962, de sorte que la zone est encore très limitée et sous stricte surveillance militaire en raison de son importance stratégique. Nous conduisons 10km de plus et nous arretons au village, nous allons passer la nuit ici, pas de guesthouse, mais des tentes ou des chambres chez l'habitant. Apres la visite de quelques options, nous choisissons de rester dans une maison traditionnelle de famille, un couple âgé nous accueille et accepte de nous accueillir ce soir! Padma et Tashi sont des agriculteurs Ladakhis, vivant a la dure, petits et trappus, la peau noircie par le soleil, mais avec de beaux sourires édentés! Ils sont beaux tous les deux dans leurs robes brunes devant leur ferme isolée, la plus haute du petit village, nous nous mettons d'accord avec eux, puis nous nous asseyons sur le balcon et regardons le paysage en buvant du chai: la puissance du paysage, le lac si bleu, la montagne, nous avons tous le sourire et nous sentons bien ici! Un paradis! L'air à cette hauteur (4267 mètres) est très rare et si lumière vraiment forte! C'est parti pour une marche autour du lac, nous passons la zone interdite d'un kilomètre, mais il n'y a pas de point de contrôle ici, Fab et moi continuons à marcher, en regardant ce désert, le village disparaît loin de nous, il semble si petit, autour de cette terre aride, nous avons découvert qu'il ya deux autres villages et une ville jusqu'à la frontière du Tibet à environ 100 km de là ...inimaginable de penser que les gens vivent ici a l'annee, il n'y a rien, que cet impressionnant paysage austère... Nous faisons arrière, passons du temps a observer les quelques villageois avec leurs animaux de ferme, des chevres pashimna, des moutons et quelques dzos... On rentre à la maison à 7h30 et nous réunissons tous dans la salle de séjour avec la famille pour manger du riz et du dhal, nous discutons avec le fils, un homme très charmant et instruit, son anglais est presque parfait! Il nous parle de la vie ici, au cours de l'hiver lorsque les températures sont inférieures à - 35, -40 degres! Du lac quand il est gelé, la façon dont les gens vont parfois à la frontière et célébrent des fetes avec les tibétains de l'autre côté, comme la vie est lente au cours de l'hiver... Le vieux père nous observe, des étrangers sur ses tapis de sol, tente de communiquer sans ladakhi, encore beaucoup de sourires... une autre vie, loin de notre mode de vie occidental... la vie du village, des champs, de la montagne. On sort observer le ciel, des milliers d'étoiles encore une fois, l'air si pur, la voie lactée puis il est temps d'aller au lit... Nous allumons une bougie et de faisons notre lit sur les tapis/matelas traditionnels... une nuit tranquille, pour moi, cachée dans les lourdes couvertures (il fera -7 cette nuit!), Fab est plus agité...

24/06
Nous nous réveillons à 5h30 pour voir le lever du soleil sur le lac, il est hardu se lever, mais nous rencontrons l'homme de la maison, nous bavardons un peu, observons le soleil brûlant tout à coup le lac et les sommets arides tout autour, regardons les ocres et le rouge des rochers. Le petit ruisseau près de la maison est encore gelé, c'est beau et brumeux. Nous prenons quelques photos, admirons la vue... et retournons au lit jusqu'au petit déjeuner qui sera servi à 7h30!! Je ne peux pas me rendormir et décide de me lever à 6h30, de me laver (au ruisseau d'eau glacee!) et de discute avec Vincenzo, tous deux regardant les couleurs changeantes du lac, jusqu'à ce que tout le monde se réveille. NOus mangeons du pain ladakhi et de la confiture de mangue pour le petit dej avec chai, puis nous partons tous faire une promenade, à pied, loin dans la zone (pas de point de contrôle de cette année), en admirant le lac, le bleu-vert, toucher l'eau froide, à regarder les quelques oies, et profiter de la marche, du sable, du soleil. Après cette longue marche, il est temps de dire au revoir à notre belle famille, vieil homme et femme a la peau burrinee, aux visages ridés et prendre la jeep car le voyage de retour sera un long voyage. Nous partons vers 11h, un magnifique ciel immacule. Les dernières images du lac sont très fortes, puissantes avec beaucoup de montagnes dénudées, des crevaces, le bleu de l'eau si profond, le silence de la neige, la roche, le silence maintenu pendant des millénaires, dans ce petit village... Le voyage sera long, oui, mais encore une fois grandiose, une éducation a la nature: les formes sauvages de la montagne, la neige, les rochers, les chevaux sauvages, de petites vallées fertiles... Nous nous arrêtons quelques fois, mais nous sommes tous épuisés par le chemin! Après une longue et dure route, nous sommes tous heureux de rejoindre Leh, son palais si familier, la rue... Leh est maintenant agitee, de plus en plus de touristes, de nombreux Indiens sont maintenant ici, il y a plus de bruit, plus de jeeps... Nous sommes heureux de rejoindre notre petite maison et de voir la famille, la joie de revenir dans notre chambre et nous poser... à regarder les pics revêtus de neige depuis notre petit canapé, voir les derniers rayons du soleil accrocher le sommet de la montagne et le Shanti Stupa! Nous dinons à proximité de notre guesthouse, après avoir vu de nombreuses photos du voyage... malheureusement, il touche à sa fin et nous voulons rester détendus, decontractes, lents, paresser et ne pas devenir trop anxieux en prevision de notre retour en Europe. C'est assez marrant, ce qui ce voyage a fait pour moi et de moi, et pour nous de nous lancer dans un voyage... Nous avons un long chemin... Un voyage à la recherche d'un nouveau type de force...

Leh - Le Trek


17/06
Aujourd'hui est LE jour. Le trek va enfin commencer aujourd'hui et nous nous réveillons très excités à ce sujet. Après notre petit déjeuner traditionnel, nous prenons notre petit sac a dos de rando et partons à la ville pour rencontrer notre chauffeur, Jigmet notre guide local, et nos compagnons de randonnée: un couple italien, Gloria et Vicenzo de Bologne et de Rome, et deux jeunes filles anglaises de Cambridge, Bex et Flora. Nous montons tous a bord de notre 4x4 partons pour un voyage de trois heures vers Lamayuru où nous allons visiter le monastère. L'atmosphère dans la voiture est geniale, nous apprenons à nous connaître les uns les autres, nous rions, nous parlons beaucoup. La route nous mène une fois de plus en haute altitude, mais rien de mal ne se passe vraiment. Nous restons bloqués pendant une demi-heure car un glissement de terrain a coupé la route. Nous contemplons le paysage et les montagnes de sable et les belles formes, comme des cathédrales, creees par l'érosion des flancs de la montagne.
Nous atteignons le monastère de Lamayuru, fixé à 3390m, l'un des plus célèbres et pittoresques Gompa du Ladakh, occupant une situation spectaculaire sur le pic d'un rocher. Il a été construit au 10ème siècle et est l'un des plus anciens du Ladakh. Il accueille chaque année un grand festival, mais nous sommes là 4 jours trop tôt! Nous rencontrer de vieilles femmes Ladakhi dans leur tenue traditionnelle, tournant le moulin a prières à la main, ici pour prier... Peu de moines aux alentours, mais le monastère est toujours actif. Nous visitons le temple et les moines sont en priere, chantant... un moine se distingue car ses cheveux sont très longs... il ressemble à un Sadhu, mais c'est un moine bouddhiste... Le monastère est en préparation pour le festival, et nous avons la chance de voir des "tomas", de petits objets votifs d'orge et de beurre, représentant des divinités, des humains et des animaux. Après quelques moments passés la, nous retournons a la voiture et rencontrons des femmes dans leurs costumes de célébration, avec leurs coiffes parees de turquoise qu'elles se transmettent de generation en generation... Elles brillent sous le soleil et c'est un réel plaisir pour les yeux et nous nous sentons privilégiés de les voir. Jusqu'à présent, les seuls que nous avons vu etaient dans les magasins d'antiquités... Nous revenons dans la voiture et descendons la vieille route de Lamayuru, qui serpente dans la montagne vers le départ de la randonnée. Nous prenons notre lunch. Nous devons ensuite marcher pendant trois heures environ, une route facile le long de la rivière, afin de s'habituer à la marche en haute montagne. Les montagnes sont nues et le soleil est fort cet après-midi. Nous atteignons Hinju, un petit village à la fin de la piste, avec vue sur la vallée et avec un beau et très petit monastère. Le village est habité essentiellement par des bergers de chevres pashmina, et nous sommes témoins de leur retour a ala bergerie. Ensuite, au coin de la maison, ou nous etions postes, une vieille femme dans son sombre costume traditionnel se met à nous parler, en Ladakhi bien sûr!!! On rit beaucoup au cours d'une conversation très bizarre et tout d'un coup Val et elle parlent d'échanger leurs chaussures! Nous passons une demi-heure a rire comme Val revet l'une des chaussures traditionnelles en laine et la vieille femme une chaussure de randonnée de Val. Nous rions tous beaucoup, et elles échangent de nouveau leurs chaussures: la femme préfère ses chaussures, plus douces et plus confortables! Après cet étrange moment, nous retournons vers le camp que notre guide et muletiers et cuisinier ont prepare pour nous. Nous prenons ensuite notre repas et de parlons assez tard autour d'un dîner de viande de mouton, le premier repas non-végétarien en deux mois! Nous discutons autour du dîner afin de se connaître davantage et allons au lit. Demain quelque chose de gros nous attend...

18/06
À 6h30 Jigmet vient et nous réveille avec une tasse de chai, qu'il appelle "chai au lit". Encore au lit, nous sirotons nos boissons chaudes, avant de nous préparer pour le petit déjeuner et le demontage du camp. Alors que nous demontons les tentes, les muletiers arrivent avec nos nouveaux compagnons de voyage: sept petits ânes qui portent toute la nourriture, le materiel du camp et les ustensiles de cuisine pour les quatre prochains jours... et un bébé ane de deux mois! Il est trop jeune pour ne rien porter et a encore besoin du lait de sa mère. Donc, il va venir avec nous et profiter du paysage! Le début de la journée est doux, remontant lentement le long de la rivière. Le village disparaît lentement derriere nous, tout comme la végétation autour, et nous allons plus haut dans les montagnes rocheuses. Le paysage est à couper le souffle, la lumière est très forte, les pistes semblent encore plus blanches et le soleil emporte toutes les teintes de beige que la montagne peut offrir. Seule la couleur claire de la pure eau de rivière au fond de la vallée detonne... Mais deux heures plus tard, nous sommes au pied de la plus grande montée de la randonnée. Pendant trois heures et demie, nous devons marcher vers le col du Kungski La qui culmine à 4950m. La montée est pénible, nous devons arrêter tous les vingt pas car l'air manque, il n'y a pas assez d'oxygène... C'est notre première véritable expérience de haute montagne, et bientôt nous nous rendons compte que nous ne ferons pas la meme expérience en Europe. Nous sommes ici au-dessus du Mont-Blanc, plus haute montagne de l'Europe à 4807m. Je ressens beaucoup d'enthousiasme à cause de cela et ai vraiment envie de repousser certaines limites. Nous parvenons au sommet sain et sauf, si ce n'est qu'il fait froid et que le vent souffle dur ici. Nous avons tous besoin d'un long repos, sur le versant abrite, au soleil. Les filles sont épuisées et certaines arrivent même a s'endormir! Je pousse un peu plus haut, à 4957m (environ)! Le point de vue du col est epoustoufflant, les pics enneigés autour de nous sont énormes et nous sommes très très petit, la grandeur de la mère nature. La vallée de l'autre côté nous offre des vues violettes, vertes, bleues grises de pierres de tous cotes coexistantes dans une étonnante palette de couleurs. Les montagnes ici sont jeunes et nous voyons toutes les différentes couches du sol qui sont un jour sorties de la terre, matières premières, aux cimes acerees comme des rasoirs ou des dents de requin... Nous contemplons la beauté qui nous est offerte et nous sentons vraiment benis des dieux... Nous prenons ensuite le chemin de la descente dans la vallée... une longue piste a la declinaison constante qui casse un peu les jambes... ou ce qui reste de nos jambes! Sur le chemin, nous rencontrons un groupe de Ladakhis qui montent le col, ils ont habillé un magnifique cheval d'une robe colorée. Il apparait que c'est le cheval de Rinpoché qu'ils vont le rencontrer a Hinju demain. Nous allons découvrir plus tard que le Rinpoché prendra plus ou moins la même route que nous pour assister à certaines célébrations autour des différents vallées. Nous aurons un jour d'avance sur lui dans tous les villages, mais ne le rencontrons pas! Un peu plus bas, nous rencontrons pour la première fois les véritables habitants des montagnes: les yaks! Ils sont vraiment gigantesques et certains peuvent atteindre le poids de 1000 kg! Leurs poils sont vraiment longs et épais et les rendent encore plus gros! Quelle découverte! Nous traversons des rivières, des champs de buissons ras et des lits de rivière asseches, nous atteignons notre camp situé dans un méandre de la rivière. Nos muletiers sont déjà arrives et le cuisinier s'affaire deja au diner. Mais auparavant, nous nous rejouissons d'une soupe de nouilles a 16h30 pour nous réchauffer un peu. Le coin est desertique et très froid, et l'encaissement de la vallee accentue la force du vent froid. Nous nous enveloppons dans des vêtements plus chauds et nous allongeons sous le ciel nouveau bleu profond et profitons du soleil chaud et apaisant. Randonneurs, muletiers, guide, cuisinier, ânes, tous fatigués, nous paressons sous le beau soleil... Nous parlons beaucoup et échangeons nos impressions sur le trek. Nous n'arrivons toujours pas à croire ce que nous avons fait! Nous nous enveloppons ensuite d'autres couches de vêtements et prenons notre dîner favori, du riz et du dahl! Nous parlons un peu plus après le dîner, rions un moment comme des enfants (l'altitude?) et puis allons au lit. Cela a été un jour long et surprenant, plein de beauté et de défis. Nous nous endormons rapidement dans la froide nuit étoilée...

19/06
6h30 et Jigmet nous réveille avec une tasse de chai... C'est une bénédiction car la nuit a été très froide. Si froide qu'elle m'a tenu éveillé pendant un bon moment (nous sommes d'ailleurs sortis dans la nuit gelee qui nous a permis d'assister au magnifique spectacle de la beauté du ciel etoile) en tentant de me réchauffer, malgré les multiples couches et la chaleur de sac de couchage... Nous nous réveillons sous un ciel bleu profond, et nous rassemblons pour le petit déjeuner sous le soleil brillant... Le ciel de la nuit dernière a été absolument extraordinaire, clair, charge d'étoiles filantes interminables et les étoiles avaient l'air si proches que nous aurions presque pu les cueillir comme des fruits sur un arbre. Juste avant de partir, le bébé âne vient nous voir pendant que la mère manger du gruau a meme la casserole... Nous vivons tous un moment très émouvant car le bébé âne se couche sur son flanc et nous laisse le caresser comme nous le ferions avec un animal de compagnie... Aucun de nous ne peut résister... Mais il est maintenant temps de reprendre notre rando et nous partons, longeant la rivière. Mais peu après le début de notre marche, je glisse sur un rocher et me tords severement la cheville. La douleur est si violente que cela me prend un long moment avant que je ne puisse même émettre un son. J'ai vraiment peur d'avoir une entorse et de ne pas etre en mesure de continuer... Mon pied est insensible à cause du choc. Val et les autres se rassemblent autour de moi, inquiets. La douleur fait si mal, et, en raison de l'altitude, je lutte pour retrouver mon souffle. Je retire ma chaussure et après une minute ou deux, je réussis à bouger ma cheville. Lentement mais sûrement, je l'étire. Je remets ma chaussure, la lace tres serree, et pose mon pied sur le sol... doucement... et il tient sans trop de douleur. Je commence à marcher lentement, pas a pas, ma cheville tient et je reprends confiance... la randonnée peut se poursuivre! Nous marchons le long de la rivière vers l'étape suivante, au milieu de la vallée, entouree de pentes sèches aux sommets enneigés, nous rencontrons des femmes travaillant à l'entretien de la piste, et arrivons dans un petit village où nous visitons le petit monastère. Il est en cours de préparation car le Rinpoché arrive...demain! Il y aura des fêtes toute la journée et une sorte de chapiteau a été mis en place pour recevoir tous les invités. Gloria, Enzo et moi décidons d'aller visiter le temple, les filles décident de rester en bas pour éviter une nouvelle montée. Dans le temple Jigmet m'explique un peu les peintures et les représentations des Bouddhas. Je prends quelques photos et bientot nous recommençons notre marche au pied de notre prochaine montée, le Dundunchen La, 4700m d'altitude. En quittant le village, nous rencontrons deux Ladakhis sur leurs chevaux qui viennet pour aider à la préparation. La montée n'est pas trop raide et nous arrivons au sommet pas trop épuisés... rien comparé au Kungski La! Les vues sont impressionnantes une fois de plus et nous promenons sur une pente douce vers notre prochain camp. À la fin de la marche assez courte, peut-être une heure, et juste avant d'atteindre le camp, nous nous arrêtons sur le lit de la rivière et baignons nos pieds dans le froid brûlant du ruisseau de montagne. Sensation tout à fait grandiose et si apaisante! Nous rejoignons notre magnifique camp a la naissance d'une vallée et près de sources. Nous sommes entourés par un arc de montagne desole de sécheresse mais dans un coin de verdure le long du ruisseau, ce qui le rend vraiment unique...comme une petite oasis. Les dzos sont nombreux autour du camp qui est utilisée par les bergers au cours de l'été comme une station de pâturage. Nous regardons les ânes qui sont ici depuis un moment. Comme d'habitude, ils nous ont doubles pendant la montée... Nous mettons en place les tentes, puis nous détendons, a lire et a laisser le temps passer jusqu'au dîner. Il est maintenant 9pm et nous allons au lit, demain, ce sera un défi...

20/06
Nous avons eu une bonne nuit et nous sentons bien reposes pour faire face à la journée. Après le petit déjeuner, nous commençons la randonnée par une montée raide, sans échauffement, sans préparation et un ventre trop plein d'un autre grand petit-déjeuner... les jambes sont dures et il est très difficile de prendre le rythme. Ajouter à ma cheville tordue et froide, la journée ne commence pas sur une note joyeuse! La montée devrait prendre environ une heure et demie à deux heures et nous mènera à 4600m, au col du Lanak. 500m d'inclinaison sur une piste presque verticale! Après une montée très douloureuse, de nombreux arrêts et quelques larmes, nous arrivons au sommet une heure et dix minutes plus tard. Pas mal! Le paysage qui se présente en face de nous est une fois de plus à couper le souffle, de très hauts sommets, on peut voir les Stok Kangri (6200m) et le Kangyatse (6400m) percer l'horizon, le violet, le gris-bleu-vert, le bronze des montagnes alternent dans une danse de variations de couleurs sous le soleil.
Nous prenons un peu de repos ici, à regarder le paysage, parlons de la culture et de l'histoire ladakhie avec Jigmet. Après un bon repos, nous entamons la descente vers notre prochain camp. La pente est assez raide, poussiéreuse et plutôt longue, sans aucune zone plate. La marche est exigeante et fatiguante pour les genoux et les jambes et ma cheville décide de me jouer un tour à nouveau! Pas aussi grave que la première fois, mais me tordre la cheville une deuxième fois est assez pénible... et frustrant. Après quelques ralements et de jolis noms d'oiseaux (honte sur moi), je me relève et continuer sur le (maintenant) très lent et tres long voyage vers le camp. Il est placé dans l'enceinte d'une station de bergers. Nous déjeunons dans l'enclos, entourés de nombreux petits souvenirs laisses par les ânes et les chèvres et posons les tentes dans le même endroit!! Pas d'odeur donc tout va bien! Nous passons l'après-midi à parler et a lire dans la chaleur du soleil. Vers la fin de l'après-midi, nous decidons de jouer aux cartes dans la "salle à manger" comme le soleil se couche et l'air froid nous entoure. Nous rions allegrement en jouant a une variante du 'menteur'et au 'Wist', jeux que les filles nous ont enseignes. Nos rires sont brièvement interrompus par le souper et nous reprenons pour quelques tours de jeux amusants... Nous allons ensuite nous brosser les dents ensemble, 'activite de thérapie de groupe' selon Enzo, je prends quelques photos du ciel nocturne et nous sommes heureux de nous coucher...des étoiles plein les yeux...

21/06
La nuit n'était pas trop froide, mais je ne pouvais pas très bien dormir. Le sol dur et les minces matelas commence à ne montrer aucune pitié pour mon dos. Je me suis réveillé plusieurs fois et c'est un peu fatigué que nous avons notre petit déjeuner tôt le matin. Promenade courte et descente sur Chilling. La descent est raide et suivons la rivière. Du désert, nous retrouvons une voie au long de la rivière entoures d'arbustes en fleurs. Jolies petites touches de rose et de vert au milieu du beige sable et des montagnes calcaires. Nous arrivons a Chilling, visitons le petit monastère qui est sous d'intenses préparations car le Rinpoché arrive ici...demain! Nous attendons ensuite nos jeeps, une emmene Bex et Flora, l'autre nous prendra, quatre d'entre nous voulant passer à Lamayuru aujourd'hui car il y a le festival en cours. La jeep de filles arrive et il est temps de dire au revoir à nos jeunes collègues randonneurs. Quelques minutes plus tard, nous prenons la route, mais le conducteur ne veut pas de nous emmener à la fête, c'est contre ses «ordres». Mais, semble-t-il, les celebrations se poursuivent demain... un peu d'espoir! Nous sommes assez silencieux dans la voiture, nous sommes tous assez fatigués, Val somnolante contre la fenêtre. Nous décidons d'opter pour une autre expedition avec nos compagnons transalpins dans deux jours, vers le lac de Pangong.
Nous rentrons à notre auberge où notre petite famille a conservé la grande chambre pour nous! Nous déballons et commencons à trier le linge. Nous avons tellement de vêtements sales... Un peu de couture sur mon pantalon (je l'ai dechire le dernier jour!) et une chemise, un peu de devoirs, de lavage des chaussures odorantes, Val sieste, elle est fatiguée... mais, surtout, nous prenons une belle et regenerante douche chaude!!!!!

22/06
Jour paresseux, aujourd'hui, nous nous remettons de la marche et comme nous allons au lac de demain, nous nous reposons. Val lit sur la terrasse sur le toit de la maison, je reste dans la chambre, faire une sieste. Plus tard, nous avons rendez-vous avec nos amis et Chris qui se joint à nous dans notre favori resto tibétain pour manger des momos et des thenthuks! Nous allons nous coucher tardivement et organisons nos sacs pour demain car nous partons pour un voyage de deux jours au lac de Pangong.

Leh, trajet hallucinant, monasteres et stupas

mercredi 8 juillet 2009


8/06
Nous quittons le vieux Manali a 2h du matin dans un petit mini-van pour Leh. Il nous faudra environ 19 heures, sur la deuxième plus haute route du monde ... Nous sommes tous les deux somnolents, nous discutons un peu avec Christopher, un Suisse rencontré quelques jours auparavant, et quelques Israéliens dans le van. Tout le monde essaie de dormir, la route est cahotique, bosselée, lente, mais doucement, nous approchons des sommets enneiges des montagnes. Je ne peux pas dormir, la route est trop difficile... Nous nous arrêtons vers 6h pour une pause-thé, nous nous sentons tous etrange, l'altitude est élevée, isolé, l'endoirt est désert, ce petit endroit au milieu de nulle part... Nous continuons a monter, de plus en plus haut, une autre pause a Keylong a 8h, la dernière ville avant de Leh, à 3350 mètres, il y a de fabuleux paysages, beauté de la nature... Nous progressons encore au milieu d'une nature epoustouflante, nous observons tous la beauté du décor himalayen. C'est magnifique mais aussi très dur, oui, un environnement tellement hostile. La plupart de cette région est isolée, la route est coupee neuf mois de l'année, couverte de neige... Nous passons beaucoup plus de cols, dont la folie de Tanglang La (5429 mètres), je me sens mal, Fab aussi ainsi qu'un grand nombre dans le van... Nous commençons a nous inquieter pour le chauffeur car il est censé conduire pendant 19 heures sans pause et il est évidemment fatigué... inhalant du gazoil comme tous les conducteurs d'Inde afin de rester éveillé... Nous blaguons en pensant aux regles de prevention et de sécurité en Europe, ici, c'est la folie complete, la folie des routes, des sommets, la camionnette conduite trop vite, klaxon et dépassements permanents (meme dans les virages aveugles!) sur les routes de haute montagne, le ravin sous nos yeux... Nous gardons un oeil constant sur le conducteur pour deceler des signes de fatigue, en lui demandant s'il a besoin d'arrêter ou de prendre du repos... mais il continue... Je le fais s'arrêter plusieurs fois pour faire pipi (la joie de pisser dans la nature pour une femme!) derrière les rochers ou derrière le van... Nous devenons tous fous, a 15h le chauffeur s'arrête dans un lieu étrange, Pang, un camp ouvert uniquement l'été avec des tentes et quelques magasins de chai... Nous mangeons des pays chinoises pas terribles, nous reposons un peu, au milieu de ce désert, puis retour dans le van pour plus de route...incense! Je jure que je ne ferai pas ce voyage de nouveau alors que nous devenons tous chevre... le temps est suspendu, j'ai un gros mal de tête, un symptome du mal d'altitude. Toutefois, la nature est spectaculaire: les strates de la montagne, une fantasmagorie de roches, de plus en plus de vallées, la vallée de l'Indus... Le paysage change lentement et devient plus aride, cela fait bizarre de penser que nous allons arriver dans une ville plantee au milieu de ce désert de pierres... Leh, peut-être, n'existe pas, cela semble si lointain... Nous sommes coincés dans ce mini-van... Ma conscience flotte, au loin... Le voyage est comme un rite d'initiation, de la verdure à proximité de Manali le long des routes de montagnes sinueuses, lentement, pour atteindre le Ladakh, la nudité des sommets, la neige et, enfin, une vallée, mais encore très désertique. Ocres, pierres jaunes, les briques de boue des maisons, les petits villages, toutes les terres arides et sablonneuses... Nous atteignons finalement Leh a 20h! Nous sommes tous "détruits"! Il fait sombre, nous ne pouvons qu'apercevoir le palais, nous partageons un taxi pour rejoindre la zone de Changspa, le repair des routards, il fait sombre, tout paraît fermé... La première impression est mauvaise car nous sommes épuisés et inquiets, nous avons besoin d'un lit et d'une douche... Nous finissons par trouver un hôtel bon marché, pas très grand, mais ce sera suffisant pour ce soir...bien sûr pas d'eau chaude, seulement à partir de 7h du matin, il y a des fortes restrictions sur l'eau ici... Le rêve d'avoir une douche chaude apaisante s'évapore rapidement... L'ENFER! Nous partons pour un diner rapide puis au lit... était-ce un rêve ou avons-nous survecu à ce voyage de fou? Nous sommes réveilles vers 4h du matin par le muezzin qui appelle les musulmans à la prière, des chiens aboient, d'autres aboiements venus des collines, la vallée...une nuit intéressante!

9/06
Nous nous réveillons tard, profitons de la douche bien chaude et après le petit dej promenade autour de la ville, à la découverte de Leh qui semblait tellement énorme la nuit dernière et n'est en effet que tres concentree. Je dois lutter contre un petit mal de tête toute la journée, s'habituer à l'altitude, nous sommes maintenant à 3500 mètres et il faudra quelques jours pour le corps à s'adapter et aussi a récupérer du voyage... la terre des hauts cols... Nous marchons, il y a peu de grandes rues, un marché-bazar, de nombreuses ruelles, les montagnes autour, le palais... malgré un certain chaos, il y a un certain charme. Un labyrinthe de petites routes, des champs, des boutiques, de nombreux gompas (monateres), rouesde prières, de nombreuses personnes, les collectivités locales Ladakhi, les Tibétains, les Cachemiris qui viennent ici louer des boutiques pour la saison d'été, les touristes, nous entendons beaucoup de langues, voyons de nombreux visages. La vue du château est remarquable, il est visible de presque partout, vous tournez a un coin de rue, et tout à coup un flanc du palais se trouve en face de vous, nu et triste comme les pics et les montagnes qui l'entourent... Nous sommes heureux de marcher, à la recherche d'un nouveau domicile, car nous voulons un bel endroit... Nous ressentons la paix ici, admirons le village pittoresque, regarder les petits ruisseaux, la roche et la neige des montagnes tout autour. La vallée est très riche en eau de la fonte des glaciers qui nourrit la terre, tout est vert...pour 3 mois de l'année!
Nous rencontrons de nombreux Ladakhi dans leurs costumes traditionnels, tous très amicaux et souriants, beaux dans leurs robes brunes, les visages tannés par le soleil himalayan. Nous retrouvons Christopher qui nous amène à un nouvel endroit, on trouve une belle pension de famille, une jolie maison traditionnelle avec vue sur les montagnes... La pension Solpon sera notre maison pendant notre séjour à Leh, une belle maison, une famille sympathique, un magnifique temple dans la maison, notre chambre aura la meilleure vue de Leh, loin de l'agitation de la ville mais entouré de fermes et de champs. Nous mangeons dans un petit restaurant tibétain, de delicieux momos, l'électricité coupe comme elle le fait 50 fois par jour et nous finissons de manger a la bougie...sympa, non?! Cet endroit deviendra notre cantine, tres bonne nourriture bon marché et une gentille famille tibétaine. Les Tibétains sont présents partout dans Leh, ils viennent pour la saison d'été, vendant des bijoux de jade et de turquoise, des pull-overs, des drapeaux de prière, marchandent avec les touristes... Nous reconnaissons facilement les femmes avec leurs costumes traditionels, différents de ceux du Ladakh. Le Ladakh détient des fragments du Tibet dans sa main en quelque sorte... meme tres proches, la culture est ici très spécifiques à la terre... le pays des cols, les gens vivant à la dure, la fort sentiment Buddhiste, une culture peut-être encore en vie...

10/06
Nous demenageons vers notre nouveau domicile dans la matinée, une telle joie d'avoir une belle vue sur les sommets et entourés par de nombreux champs. Notre famille d'accueil est aux labours, avec des dzos (croisemement entre yack et vache), chantant aux vaches pour les aider à travailler... Fab est malade aujourd'hui, il a besoin de repos. Nous allons consulter nos mails, puis beaucoup de repos. Dans l'après-midi nous partons à l'Alliance des Femmes regarder un film, Ancient Futures, qui nous montre la culture traditionnelle du Ladakh, mais soulève également des questions sur les coûts sociaux et environnementaux de la modernisation et du développement... Film très intéressant, il nous touche profondement. Comme d'autres régions de l'Himalaya, le Ladakh a vécu une existence autonome et largement intacte depuis des siècles... l'autonomie, les productions locales, et le bonheur en grande partie due à la philosophie bouddhiste, les valeurs humaines et le respect de la nature... puis des changements brusques sont devenus perceptibles depuis l'ouverture de la région dans les années 70... Cela m'a fait penser à ce que nous appelons le développement qui est principalement de style occidental, la construction d'infrastructures et l'éducation fondées sur les valeurs occidentales et sur des valeurs monétaires, souvent en rejet de la connaissance locale... Il ne s'agit pas d'idéaliser les modes de vie traditionnels, mais ici, parce que les changements ont été si spectaculaires et rapides (seulement 30 ans), nous pouvons sentir l'impact sur la vie des citoyens et sur l'esprit... Les gens ne vivent plus de leurs terres, devenant ainsi plus dépendants, apprennent a vivre 'a l'occidentale' qui n'a pas de pertinence dans cette région ou cette culture...
Fab et moi avons une réflexion sur les progrès très eurocentriques, cette économie centralisée, et la façon dont les messages de pub et aussi la facon de faire des touristes font penser aux Ladakhi que leur culture est arrieree. Le film nous montre que le développement a détruit l'économie locale qui avait servi aux besoins de la population pendant plus de 1000 ans, les Occidentaux ont apporté une vision tres unidimensionnel du progrès... Est-ce qu'avoir de l'argent ameliore les conditions de vie? Qu'en est-il de l'impact négatif de la croissance économique? Aussi de plus en plus, nous remarquons que les ressources naturelles sont limitées, que la science ne permettra pas d'augmenter la richesse de la terre indefiniment... même ici, nous constatons des problèmes d'environnement: pollution sauvage et gallopante des ruisseaux et irrigations par les engrais, des ordures partout...
Après ce moment intéressant, nous marchons et aller visiter la Gompa de Sankar, nous nous perdons dans les ruelles étroites du village et les sentiers, nous voyons beaucoup de belles maisons traditionnelles Ladakhi blanches lavées a la chaux avec de la paille sur le toit, bien etalee, drapeaux de prières à chaque coin des toits. Il y a un sentiment de totale dépaysement, ici, mais d'une manière douce. Nous allons en ville, manger au restaurant tibétain, le même...on l'adore!

11/06
Nous avons passe une mauvaise nuit, les chiens ont aboye toute la nuit, comme c'est souvent le cas ici, et nous devrons nous y habituer, comme au muezzin à 4 heures du matin tous les jours! Nous entendons ensuite nos agriculteurs labourant leur champ, chantant aux dzos pour les guider. Petit dej et nous llons en ville, visiter les monuments. Fab passe a la tondeuse, il a besoin d'un changement de coupe, plus pratique ici, il n'aura plus de cheveux! Nous marchons voir la mosquée du 17ème siècle, nous promenons dans le bazar, plein de magasins, de boutiques tibétaines, où tout est sans doute faux, et également des magasins bien achalandes de faux et de véritables antiquités, des vêtements traditionnels, des bijoux et des affaires de trekking, quel bazar! Nous gravissons lentement la colline vers le palais de Leh, du début du 17ème siècle, nous l'admirons, montons lentement, il se tient dans la pleine lumiere matinale, le sable, les rochers tout autour... Quelle brillante vue du sommet, nous admirons la verte vallée, les petits champs, toutes les maisons, les mosquées, les gompas, les drapeaux de prières flottants dans la brise matinale... Le soleil de montagne est fort et nos peaux brûlent tous les jours ici, malgré la forte crème solaire... Nous grimper ensuite jusqu'au sommet, au chateau Tsemo, avec une vue imprenable sur la vallée de Leh. Nous descendons en marchons dans la ville et réservons un trek, de Lamayuru à Chiling, 5 jours, très intense, en passant par des hauts cols... Reconnexion et découverte de la nature ici, puissante et dure... Nous louons une enorme Royal Enfield afin d'aller visiter les monastères autour de Leh à partir de demain. Nous dînons avec Christopher.. une belle fin de journée dans notre cantine tibetine.

12/06
Aujourd'hui, nous enfourchons la Royal Enfield, a la découverte de la région, à la découverte des villages et des visites des célèbres monastères. Les monastères sont partout au Ladakh, ils sont au coeur de la culture, les rois des champs aussi, souvent debout sur des petits rochers, forts, mais a l'apparence si petite et fragile... La moto nous donne un sentiment de liberté, au milieu de la campagne, regarder des paysages spectaculaires, des pierres de sable et de la neige partout... Nous stoppons d'abord à Shey, le palais d'été des rois du Ladakh, haut sur la colline, entouré de blanc chortens. À l'intérieur du temple, il y a une immense statue de Bouddha, si grand... si paisible... Les trois d'entre nous (notre ami suisse est de la partie) profitons vraiment de cette journee!
Nous roulons ensuite vers Thikse, splendide Gompa, construit au 15ème siècle, au-dessus de la vallée, une nouvelle et ancienne Gompa, une jolie cour et quelques peintures étonnantes, des roues de la vie, le chant des moines a l'intérieur, on peut sentir l'encens, observer les nombreux petits Bouddhas et les divinités... un tres bel endroit!
Plus de kilomètres traversant les villages, les champs, chortens partout pour finalement atteindre Tak-Tok, construit à proximité d'une grotte près de Sakti, un petit monastère intime. Nous admirons la vallée de l'Indus, si verte, le temple est fermé, mais nous aprecions la halte, observant les champs verts et les abricotiers (une spécialité au Ladakh: la confiture d'abricot et le jus d'abricot font partie de tous nos petit-déjeuners le matin!). Quelques arrêts pour réparer la moto, le support de batterie a lache, et grâce à quelques pansements le tour est joue! Nous allons ensuite à Chemrey, dans une vallée sauvage, un monastère du 18ème siècle, accroché à la montagne. Cet incroyable paysage ici, le village, les fermes accrochees aux flancs de la montagne, de façon harmonieuse, la rivière, les champs, les jardins... Nous prenons l'escalier en bois branlant, explorons le temple, la peluche en peau de chèvres qui symbolisent le caractère ephemere de la vie...
Puis, après une belle balade dans la vallée et les collines sur les chemins de terre (difficile d'être à l'arrière de la Enfield: le bruit et les nombreuses bosses!!), nous rejoignons Hemis, un très célèbre monastère... Il est agréable, avec une véranda construite en bois et trois grands gompas mais assez drôle, ce n'est pas notre favori... trop de monde affairé! Il est connu pour ses festivals de Lama en Juillet où des moines avec des costumes et des masques de danse recreer des scènes de la mythologie, pèlerins et des touristes affluent ici en milliers... Sur le chemin de retour, Chris plante la moto mais par miracle est indemne, mais la becane en a pris un sacre coup! Quelle peur: il a raté un virage, heureusement il n'a rien mais la moto est dans un mauvais état. Une femme du village arrive et s'assoit avec nous, inquiets pour nous. Les gars réparent la moto autant qu'ils peuvent pour que nous puissions rentrer à Leh... la moto est endommagée, Chris décide de decrocher pour demain et d'avoir un jour tranquille. Nous partirons seuls demain... C'a été une belle journee, en dépit de l'accident, le plaisir d'avoir la moto pour explorer et découvrir la région, vraiment un grand desert d'altitude, avec des caractéristiques physiques grandioses. Un environnement tellement spectaculaire, avec des chaines de montagnes puissantes, ruisseaux d'irrigation de la vallée en été, et cette incroyable concentration de monastères bouddhistes (gompas), près de la rivière Indus. Nous pensons tous les deux a ces paysages, ces étendues sans arbres à couper le souffle et la beauté sauvage du paysage ici. Petit dîner et dodo... la moto ca fatigue!

13/06
Nous partons tôt ce matin car nous voulons aller assez loin (60 km) pour visiter certains monastères... Les routes sont difficiles et il faut très longtemps pour parvenir à une destination ici, nous prenons quelques routes étonnantes à travers le désert et les hautes montagnes. Nous nous sentons si libres et si seuls, il n'y a rien, juste des pierres, du sable et des rochers... jusqu'à atteindre une zone militaire (si nombreuses ici, le Ladakh est très stratégique dans la région... entre la Chine et l'Inde, et non loin du Pakistan...). Nous rouler de nouveau et franchissons de nombreux camps militaires, isolés dans le désert, de petits barraquements, gros camions pollueurs et jeeps... bizarre! La route devient de plus en plus difficile, nous avons à gérer la pollution, la poussière, l'absence de route, un défi, spécialement dans certaines vallées, quelle equipee! Après ce long voyage, plus de 2 heures dans la poussière et la saleté, nous atteignons le village de Alchi, comme une petite oasis au milieu de nulle part, les champs, les zones arides, les fleurs, les arbres et les abricots, le monastère... une splendeur: 5 temples dans le Gompa, au milieu d'un paysage lunaire, bois sculpté, bois gravé, des petites vérandas, des peintures murales etonnantes et différentes de ce que nous avons vu: les influences antiquites et byzantines ici, les bouddhas sont si différents: souriants, dansants, une influence indienne, mais aussi l'influence perse... etonnant! Les temples sont très vieux, du 11e siècle et les peintures n'étaient pas encores si formalisees... Nous adorons vraiment ce lieu... Après un bon déjeuner dans lejardin d'un petit restaurant où nous nous retrouvons avec des Indiens connus a Manali, nous repenons la route de plus belle... Ce sera un long voyage de retour, nous en avons tous les deux bien profiter mais c'est long et fatiguant (spécialement pour les fesses!). Fab a décidé de passer le permis moto a notre retour en Europe... Nous nous arrêtons a Spituk, le monastère le plus proche de Leh, le Gompa date du 15e siècle, son environnement est assez laid, entouré par des camps militaires et de l'aéroport... Je me demande ce que pensent les moines, entourés par l'armée dans ce désert... des Thangkas cachés partout ici, les moines preparent un mandala de sable pour des celebrations, les dieux peints, de belles peintures murales... puis nous montons au petit temple sur la colline, le Gonkhang, petit sanctuaire terrifiant avec des statues effrayantes de divinités, de nombreux Indiens viennent aussi ici car ils idolent certaines de ces statues comme incarnation de Kali... Nous mangeons du gâteau traditionnel de beurre, nous nous posons un peu puis regardons un chat et un moine jouer... Il y a de nombreux chiens en l'Inde, mais c'est si rare de voir des chats... Nous rejoignons Leh après notre fatiguant mais exaltant voyage... Nous mangeons tibetain puis allons nous coucher. La journée a été formidable, incroyable d'explorer ces terres isolees, un depositoire de la culture et de la religion bouddhiste et de découvrir les trésors immémoriaux comme des fresques, des peintures, des sculptures dans ce paysage fou!

14/06
C'est une belle journée ensoleillée aujourd'hui, nous voulons avoir une journne cool car nous partons bientôt en trek. Nous allons au Shanti Stupa, la nouvelle stupa sur les hauteurs de Leh. Elle a été béni en 1985 par le Daila Lama et a été construit par les Japonais, il symbolise la paix dans le monde! Une très longue montée pour y accéder, très fatigante, mais la vue sur Leh est superbe, nous nous asseyons après en avoir fait le tour et avoir fait tourner tous les moulins a priere...regarder les bouddhas et tenter de reconnaitre les bâtiments que nous connaissons... Une belle matinee, tranquille, nous dejeunons sur une belle terrasse, a lire des livres et un Tintin pour Fab! Une autre petite promenade dans la ville, puis nous nous retrouvons avec Chris et James, un écossais, pour manger. Nous parlons jusqu'à la nuit et nous allons au lit!

15-16/06
Nous passons la plupart de ces deux jours a essayer de nous organiser pour le voyage, mais...tout est fermé: il y a une grève ici! Incroyable, tous les commerces et les bureaux sont fermés, pour protester contre de nouvelles taxes et lois... Dingue! Nous avons même du mal à trouver de quoi nous nourrir! Nous avons vraiment besoin de chaussettes et des vestes pour le trek et le guide ne peut pas régler nos permis...nous devons donc attendre et le voyage continue à être reporté...en un sens, c'est pas si mal car nous sommes à la fois fatigué et paresseux, nous bénéficions de quelques jours de plus sans faire grand chose! Enfin le 16, le conflit semble résolu et les magasins reouvrent très rapidement! Les commercants sont heureux, les magasins se remplissent, le sourire aux levres des touristes... nous parlons à certains d'entre eux et ils nous disent que la saison est si courte, trois mois seulement, qu'ils ne peuvent pas se permettre de perdre trop d'argent! Leh la somnolente se réveille tout à coup: des lumières, des bourdonnements, des bruits, des restaurants... Nous nous precipitons pour acheter l'équipement pour la rando et passons la fin de la journée a buller! Demain, RDV a 8 heures!

Manali

lundi 15 juin 2009

02/06
Après une courte nuit, nous prenons la direction de la station de bus de Macleod Ganj. Il est 5h30 et nous ne sommes guere excites à l'idee du voyage vers Manali. 'Manali, Manali, Manali' crie quelqu'un dans une cohue de personnes qui se rassemblent aussi vite que l'éclair: notre bus arrive. Nous pensions que ce serait un de ces vieux bus local miteux avec des bancs en bois, mais il a plutôt l'air bien.... mais pas de d'espace pour les jambes! Nous nous regardons et nous savons instantanément que ce voyage ne sera pas une partie de plaisir... Nous trouvons deux places et nous assurons que nous pouvons nous asseoir avec les jambes sur le côté. Les sièges sont si proches de nous que nous ne pouvons pas placer nos jambes dans l'espace prévu! Même assis de côté, les jambes touchent toujours le siège de devant! 11 heures dans la douleur sont à suivre. Le bus s'arrête tous les 500 mètres, il prend chaque personne sur le bord de la route! Nous sommes bien à bord d'un bus local. Un bus local qui va tout de meme couvrir 275 kilomètres! Le poinconneur dispose d'un sifflet, qu'il siffle bien fort a nos oreilles deux fois des que quelqu'un veut descendre et une fois des que le bus peut repartir... Nous devons avoir enduré plus de 1500 coups pendant la duree du voyage!!!!! Chaque fois que nous nous arrêtons dans une station de bus (of course, il s'y arrête aussi!) Le poinconneur dit 'Manali, Manali, Manali' à une telle vitesse telle qu'il nous fait rire... Un voyage très intéressant en effet. Le bus est parfois un peu plus vide (nous déployer, un par siège ou rangee, si possible, pour s'étirer un peu), mais la plupart du temps au grand complet. À un moment je me retrouve avec une Val somnolente sur une de mes épaules (elle a la fenêtre!), un passager debout s'appuyant sur mon autre épaule (le bus ressemble au metro aux heures de pointe) et le gars du siège de devant qui repose son coude sur le genou j'ai réussi à glisser dans l'allée entre 4 passagers (oui le bus est BLIIIIIIINDEEEEEEE)!!!!!
Nous arrivons finalement à New Manali ('Manali, Manali, Manali!'), où nous partageons un taxi avec d'autres touristes et nous rendons à Old Manali ('Manali, Manali, Manali!'). Je viite quelques auberges et nous posons nous sacs dans une petite auberge avec un certain charme, une odorante salle de bain aussi humide que la mer, mais avec un joli jardin. Dîner et nous allons au lit. Nous sommes épuisés, j'ai une sacree migraine, et nos jambes manquent a l'appel... Elles ont du rester soudées au siege de devant...

03/06
Réveil après une nuit froide et humide. La pension a du charme, mais notre chambre est au rez de chaussée et ne reçoit pas beaucoup de lumière. Comme le climat est loin de ce que nous avons eu dans d'autres parties du monde, nous décidons de bouger avant de prendre froid! Nous prenons le départ pour une promenade à Vashisht, un village à proximité de Manali, sur les hautes rives de la rivière Beas. La promenade est très agréable, au milieu des vergers et des petites exploitations agricoles où les femmes moissonnent les blés. Les hommes, comme d'habitude, attendent sous un arbre fumant une cigarette, un joint ou tout dorment tout simplement! Certains agriculteurs labourent leurs minuscules parcelles de terre avec boeuf, charrue et soc, une seule lame qui sillone la terre en une ligne parfaite. Nous arrivons à Vashisht, un charmant village détruit par le tourisme dans sa partie principale. Il existe des sources d'eau chaude (l'eau n'est pas renouvelée, juste constamment chauffée) dans une grande cuve de béton, où les touristes indiens semblent se rejouir des éclaboussures... et un célèbre temple de Vishnu en bois. Nous prenons un verre dans un joli café avec vue sur la grande scène des attractions locales: un spectacle avec des serpents mis autour du cou des passants pour la photo, des charmeurs de serpents, des femmes himalashies avec leurs enormes lapins angoras posant pour une photo a 20 roupies (je n'ai pas réussi à obtenir un cliche vole, elles ont vraiment l'oeil à repérer les appareils photo...), l'étrange saddhu qui attend ici pour quelque chose (généralement un petard!), et, bien entendu, les touristes indiens de tout le pays. Certains dans leur costume traditionnel et d'autres très occidentalisé... C'est assez intéressant de regarder le tourisme «local» dans un pays différent. La façon avec laquelle chacun interagit avec ses compatriotes avec qui ils n'ont pas une chose en commun... Nous nous promenons autour du village et découvrons que les ruelles ecartees racontent une histoire totalement différente. Nous découvrons de vieilles et belles maisons régionales peintes avec des balcons ornes de bois sculpté, les fermes traditionnelles himalashies, maisons de bois et de pierre, des vaches et ded moutons dans le village (les petites ruelles sont la proie des excréments de vache qui les rend très sensiblement intéressantes!), des femmes lavant le linge... La nouvelle récolte de blé est posée sur chaque partie disponible du coin, un toit, une cour, un toit de voiture, la route elle-même, nous voyons les paysans fouler les brassees avec leur vache, des hommes portant des balots sur le dos de retour des champs, ils ressemblent à une grande boule de paille sur deux jambes miniatures! Cela nous fait nous sentir commes si nous etions retourner 100 ans plus tôt. Cela nous rappelle de vieilles cartes postales et des photos des zones rurales et des zones de montagne que nous pouvions voir dans nos livres d'école sur de l'agriculture au début du 20e siècle. Il est très frappant de voir a quel point nous sommes déconnectés de la réalité du monde parfois, et que la technologie et la modernité n'ont pas atteind certaines parties du globe, même dans un pays qui veut montrer au monde une modernité qui est en fait très superficielle et anecdotique. 70% des indiens vivent dans les zones rurales et cultivent encore la terre. Seulement 6% des Indiens appartiennent à ce que nous appelons, à l'ouest, la «classe moyenne». Deroutant! Nous nous arrêtons dans un charmant café, le Seven Spaces, situé sur le balcon d'une des fermes. Les vaches sont juste en dessous, et les agriculteurs pietinnent le blé avec les vaches. Nous dejeunons la, nous ne faisons meme pas attention aux odeurs! Ça sent...le naturel! Aussi naturel que les cigarettes de nos voisins, du cannabis partout ici, ca pousse comme des mauvaises herbes! Nous prenons alors le chemin du retour, en traversant les ponts branlants en bois de la rivière Beas, et nous voyons les mêmes femmes qui travaillent et les mmemes hommes qui fument. D'autres femmes cassent un gros rocher qui est tombé et a brisé la route, et les hommes assis sur le tracteur, attendant tout simplement que la remorque soit chargee...par les femmes!
Sur la route, nous rencontrons Matteo et Lisette qui sont arrives quelques jours plus tôt, et après une discussion, nous décidons de dîner ensemble. Retour à Old Manali, nous décidons de visiter quelques pensions dans le coin, un peu moins humides et on finit par trouver une chambre (fatiguee) avec salle de bains et une belle terrasse ouvrant sur un fantastique paysage de montagnes. Nous emmenageons. Nous retrouvons nos amis et discutons jusque tard.

04/06
Nous décidons d'aller marcher aujourd'hui, pour découvrir la région, il existe de nombreux chemins de randonnée. Nous mettons en route vers 11heures pour parcourir le chemin de Solang, nous nous perdons dans les fortes pentes, dans la forêt, c'est agréable de voir la montagne, la vue sur la vallée, mais nous sommes perdus et ne retrouvons pas le chemin du retour... pas de chemin... nous devons gerer et descendre, sous la chaleur... après etre descendus, nous suivons le fleuve, mais nous perdons au milieu de petits ruisseaux! Nous sommes tous les deux fatigués et nous nous arrêtons pour un pique-nique très agréable à proximité d'un ruisseau. Une belle journée. C'est un peu comme la Suisse, belle rivière, de belles montagnes, des sommets enneigés, le soleil, des champs... Ce qui a commencé comme un trek boiteux se termine en une belle promenade romantique le long de la rivière. Nous poussons un peu plus loin et trouvons enfin le chemin vers Solang mais il est temps de faire demi-tour et de revenir avant la tombee de la nuit. Nous faisons ensuite une promenade rapide dans le vieux Manali, encore très rural avec un mélange de chambres d'hôtes et de fermes dans la même zone, un paisible village de montagne aux maisons de pierre, les agriculteurs, les vaches et de magnifiques vues sur les sommets. Je vais ensuite prendre un cours de tabla apprendre un peu a jouer de cet instrument. C'est sympa, mais un sacre défi car j'ai jamais joué de ce genre d'instruments avant. Mes mains sont si coordonnées, c'est incroyable! Quoi qu'il en soit, j'ai bien ri avec le professeur et j'ai vraiment apprécié la séance. Nous nous réunissons à nouveau avec nos amis pour un dîner à un endroit appelé People, des feuilles de papier sont prévues pour que les clients puissent dessiner et comme la plupart des gens ici fument non stop, certains dessins sont assez intéressants! Ca nous rappelle que nous sommes dans la vallée de Kullu et tres près de la vallée de Parvati, la capitale du charas (cannabis) et une plaque tournante pour la drogue en Inde. Ces vallées ont une mauvaise réputation à cause des choses liees a la drogue, mais aussi parce que de nombreux voyageurs ont disparu ici... bien sûr les disparitions sont essentiellement liées au trafic de drogues... Nos pieds sont fatigués et nous sommes heureux de dormir en dépit d'avoir à lutter contre des centaines de petits rampants sur les murs... les joies des hôtels bon marché!

05/06
Jour de repos aujourd'hui. On se pose, nous marchons vers le temple de Manali, le temple Hadimba, construit en bois au milieu d'un petit parc, pour une déesse, Hadimba, associée à Kali. C'est tellement bondé que nous ne voulons pas entrer et nous regardons de l'extérieur. Nous partons ensuite nous promener vers le nouveau Manali et faire quelques achats: des chaussettes car nous avons un peu froid la nuit, des livres. La ville est divisée en deux parties, l'ancienne partie où nous sommes, un vieux village avec des pensions de famille et la nouvelle partie, plus urbaine, plus moderne avec de nombreux hôtels chers et beaucoup de tourisme indien. Nous atteignons notre vieux Manali juste a temps pour la pluie et cherchons refuge pour déjeuner au Shiva Garden Cafe; nous passons du temps sur internet. Nous nous réunissons avec nos amis pour dîner dans un restaurant tibétain et de revenons à notre hôtel, observons les petites cabanes que nous voyons de nos fenêtres, les agriculteurs revenant à la maison avec leurs yacks, les femmes ont des charges de blé sur leurs épaules, les enfants courent, tout cela dans un paysage alpin...c'est si étrange! Nous nous battons avec plus de creature, il est temps de dormir!

06/06
Aujourd'hui, nous louons une moto pour aller explorer la vallée de Kullu. Nous prenons une belle Royal Enfield Bullet 500 (oui 500cc, et oui sans permis!!!!). Le début de la journée est gris, mais s'eclaircit soudainement. Nous partons sur la machine bruyante, quelque part entre un tracteur et une puissante Harley Davidson! Nous commençons la journée par de beaux villages ruraux, les blés etales sur la route, les agriculteurs locaux et les femmes dans leurs habits traditionnels, des vaches, des yacks, des champs et des fleurs alpins jusqu'à ce que nous atteignions Naggar. La route est pleine de nids de poule et est plutot cahoteuse, un défi à conduire, au moins nous n'allons pas vite, et encore plus pour Val à l'arrière! Je peux entendre ses grognements dans l'effort a rester en selle, elle rie, ce qui me fait rire aussi! Notre première étape est une visite du château, du 11ème siècle, lorsque Naggar etait la capitale de la vallée de Kullu. Il a été construit par un Raj, entièrement fait de bois et de pierres et a maintenant été transformé en un chic hôtel. Joli travail du bois, un bel endroit à visiter. Nous allons également visiter de magnifiques temples en pierre dédiés à Shiva et Vishnou du 11e et 12e siècles, un étonnant travail de sculpture sur pierre; les dieux ont tous un point orange peint sur le front, ou rouge, nous marchons à travers de beaux sentiers qui traversent le charmant village. Nous allons ensuite marcher jusqu'à l'étrange Roerich Gallery, dédiée au peintre russe Nicolas Roerich et son fils, on voit certains tableaux, etrange style mixte de surréalisme et de style russe. Le peintre est celui qui a lancé le Pacte Roerich international qui protège les monuments culturels en temps de guerre. Nous voyons la maison, le jardin et le petit musee des arts de l'Himalaya, decouvrons des costumes et de l'artisanat local puis nous descendons sous la chaleur pour déjeuner à la boulangerie allemande. Nous repartons, mais ne trouvons pas le temple que nous recherchons. Nous décidons à prendre le chemin de retour car il nous faudra un certain temps pour rentrer et nous voulons voir certains petits villages de la vallée en chemin. Nous atteignons certains villages, mais soudain le ciel s'assombrit et une tempête de poussière commence avant de finir en tempete de foudre et de pluies diluviennes. Nous roulons complètement trempes, jusqu'aux os, c'est assez amusant, mais il est très difficile de piloter; j'ai toute la pluie qui coule dans mes yeux et c'est comme avoir les yeux ouverts dans une piscine... Nous parvenons à rentrer en toute sécurité, complètement trempés, de la tête aux pieds, mouillés jusqu'à l'os, tout degouline, nos chaussures doivent contenir un litre d'eau et de boue chacune. Nous prenons une douche chaude pour se réchauffer, puis allons dîner au resto tibetain. Nous rentrons et nous lovons, ensemble, au lit, pour nous tenir chaud!

07/06
Nous nous la jouons facile aujourd'hui: nous partons ce soir pour Leh, où la température chute sous zéro pendant la nuit. Nous avons besoin de faire quelques achats de vêtements chauds (nous regrettons teeeeelllement d'avoir renvoyé toutes nos affaires chaudes!!!). Nous trouvons un magasin qui peut nous faire des vestes sur mesure bon marché en un jour. Nous prenons notre déjeuner dans le joli petit café où une feuille de papier vierge est donné à tout le monde avec des crayons de couleur... Nous rentrons à la maison et faisons nos devoirs. Nous commençons nos paquets, car ce soir un enfer de 20 heures de voyage dans un minibus nous attend! Nous partons à 2 heures du matin pour atteindre Leh on espere vers 19heures... Ca fait peur...